La Courtisane

Elle était courtisane elle soignait les hommes

Recousait leurs âmes au fil de ses baiser
s
En reprisant leurs cœurs et leurs peaux tatouées

Par les rides et le rhum les encres et les rancœurs

Au fond du jardin tout au bout de l’allée

Une maison discrète aux rideaux tirés

Elle était courtisane et préparait des baumes

Plantes infusées onguents de badiane

Ses mains étaient si douces les amants caressés

Assoupis sous ses paumes en resuçaient leurs pouces

Au fond du jardin tout au bout de l’allée

Une maison discrète aux rideaux tirés

Un lit à baldaquin un ciel sans nuages

Des hommes de passage jusqu’au petit matin

Un vrai livre d’images pour vieil enfant pas sage

Pour soi-disant marin aux soi-disant naufrages

Au fond du jardin tout au bout de l’allée

Une maison discrète aux rideaux tirés

Car le temps a passé les amants sont partis

Les rideaux sont usés la courtisane aussi

Seule devant sa tisane les membres endoloris

Finie la cour des hommes, adieu la couture d’âme

Adieu la courtisane, bonjour… la cortisone

Paroles : Christophe Piller / Marion Canevascini